Les pays d'Afrique subsaharienne, quoique divers, sont confrontés à des problèmes similaires en matière de santé. Si des progrès notables ont été réalisés ces dernières décennies, les défis qui restent sont immenses. Le MOOC nourrit et répond aux besoins en ressources pour l'enseignement supérieur des étudiants en santé publique et globale, pour la formation continue des professionnels de santé et pour informer le grand public (Schütte, Goulet-Ebongue & Habouchi, 2018). Outre la capacité offerte par le MOOC (Massive Open Online Course) de fédérer des apprenants sur des sujets pointus recouvrant des enjeux globaux, la production d'un MOOC permet de faire travailler ensemble des équipes de chercheurs internationaux de premier plan sur des sujets, de promouvoir la « science ouverte », tout en continuant de faire avancer la recherche sur les données d'apprentissage (Bruillard, 2017). Les techniques d'apprentissage par les pairs se diversifient avec les outils numériques. Pour l'enseignant également, l'apprentissage par les pairs ne peut être que bénéfique à condition qu'il soit bien maîtrisé et utilisé de manière judicieuse, car il s'agit bien aussi de mettre en action les apprenants, de renforcer leur esprit d'entraide et de collaboration. Cette proposition de communication s'interroge sur ce dispositif comme moyen d'éducation, de renforcement des compétences mais aussi de communication, au sein d'une véritable démarche d'intelligence collective et de travail collaboratif, dans le domaine de la santé publique et globale et en contexte africain. Cette analyse s'appuiera sur les données extraites de la seconde diffusion du MOOC « Répondre aux défis de santé en Afrique » sur la plateforme FUN ; nombres de participants, origines géographiques et genre mais aussi sur l'analyse des échanges entre apprenants et enseignant du MOOC par le biais de manière privilégiée du forum de discussion. Le MOOC « Répondre aux défis de santé en Afrique », produit par J-PAL (Laboratoire d'action contre la pauvreté, Ecole d'Economie de Paris) et le Centre Virchow-Villermé de Santé Publique Paris Berlin (Université Paris Descartes, Université de Paris) a été diffusé sur FUN (France Université Numérique) pour une première session au printemps 2018 et a su rassembler 1 991 apprenants. La seconde session, diffusée pour sa part du 3 juin au 13 septembre 2019 a réuni plus de 2 700 apprenants. Les MOOC mettent en avant une dimension sociale de l'apprentissage dans lesquels les apprenants sont également acteurs de leur formation par le biais de la communication numérique, principalement. L'apprentissage collaboratif préconise la création de connaissances via l'interaction avec les pairs afin de construire une compréhension partagée des problématiques mises en avant et étudiées.
Bibliographie
Lubnau-Wimez, Anne, « Nicolas Oliveri, Apprendre en ligne, quel avenir pour le phénomène MOOC ? », Communication et organisation [En ligne], 52 | 2017, mis en ligne le 01 décembre 2017, consulté le 30 avril 2018. URL : http://journals.openedition.org/communicationorganisation/5789
Bruillard, Éric. « La formation des enseignants et les cours massifs en ligne : quelles rencontres ? », Administration & Éducation, vol. 144, no. 4, 2014, pp. 123-128.
Bruillard, Éric. (2017). MOOC une forme contemporaine de livres éducatifs. De nouveaux genres à explorer ?. Distances et médiations des savoirs. Distance and Mediation of Knowledge, (18).
Dejean, Charlotte & Mangenot, François, « Les interactions entre pairs dans un MOOC de formation d'enseignants », Ela. Études de linguistique appliquée, vol. 184, no. 4, 2016, pp. 419-431.
Lasry, Nathaniel, « Une mise en œuvre au Cégep de la méthode d'apprentissage par les pairs de Harvard », Pédagogie collégiale, vol. 21, no 4, 2008, p. 20-27.
Schütte, Stefanie., Goulet-Ebongue, Sophie-Hélène, & Habouchi, Khamsa. (2018, March). Could massive open online courses improve health and medical education?. In Public Health Forum (Vol. 26, No. 1, pp. 61-63). De Gruyter.